De nombreux arbres abattus ne sont pas remplacés
À la suite d’un examen ciblé, la Cour des comptes estime que les ressources allouées à la question des arbres ne sont pas à la hauteur des ambitions du Canton. (…)
Des exceptions devenues la règle
Chaque arbre coupé doit en théorie être remplacé. La règle comprend toutefois des exceptions. Dans le cadre d’un projet de construction, si la compensation en nature n’est pas possible, une contribution financière est demandée. Celle-ci sera utilisée pour soutenir d’autres plantations. Pour les autres types d’abattages, la consigne est moins stricte. Un arbre abattu pour «mettre en valeur» d’autres spécimens ou jugé «peu important» peut «exceptionnellement» ne pas être remplacé.
Mais ce qui devait rester une exception semble être devenu la règle, observe François Paychère, magistrat à la Cour des Comptes qui a réalisé l’examen. En 2018, 60% des arbres abattus dans le cadre d’autorisation non liées à un projet de construction n’ont pas été remplacés.
Autre problème soulevé par l’organe de contrôle: la qualité des nouvelles plantations. Les conditions pour permettre à un nouvel arbre de se développer correctement ne sont pas toujours remplies, en particulière en milieu urbain. Les spécimens replantés n’offrent ainsi pas les mêmes avantages en termes environnementaux que les arbres abattus.
Source : Tribune de Genève du 19 novembre 2020
Le rôle de Bernex
Le nombre d'arbres autorisés à l'abttage sur la commune de Bernex est de 1043 avec 253 autorisations d'abattage de 2014 à 2018.
Si l'on extrapole les chiffres globaux du rapport de la Cour des comptes cela signifie qu'à Bernex de 100 à 600 arbres n'auraient pas été remplacés.
5) Appréciation générale (page 14)
Le cadre légal cantonal ne réglemente pas explicitement la gestion du parc arboré cantonal mais fixe une mission de conservation de la végétation arborée hors forêt qui se matérialise dans un régime d’autorisations d’abattage et un système de compensation. Ce cadre ne permet pas actuellement de maintenir le niveau d’arborisation du canton, en particulier en milieu urbain. Plusieurs facteurs critiques sont soulignés par la Cour.
− Les demandes d’abattages sont en hausse en raison à la fois de facteurs environnementaux (climat, pollution) et humains (densification urbaine). Pour autant, les ressources affectées à leur traitement, ainsi qu’à celui des compensations, n’ont pas augmenté27. Cet état de fait limite les possibilités d’examen plus approfondi du bien-fondé des demandes et de suivi des plantations compensatoires.
− Les replantations s’avèrent insuffisantes sur les plans tant quantitatif que qualitatif. D’une part, le nombre d’arbres replantés apparaît, dans la limite des données disponibles, inférieur au nombre d’arbres abattus. Il est, en tous les cas, trop faible pour permettre un accroissement de la surface ombragée du canton. D’autre part, les arbres replantés ne fournissent pas la même quantité de services28 que ceux qui sont abattus et ne bénéficient pas toujours de conditions optimales permettant d’atteindre une taille suffisante.
− Le département ne dispose pas d’outils de suivi fiables et simples à mettre en œuvre pour faire état des abattages et des compensations. Cette lacune entretient un climat de défiance à l’origine des communications reçues par la Cour.